15 chiffres clés pour comprendre le marché immobilier post-Covid
15 chiffres clés pour comprendre le marché immobilier post-Covid
Au surlendemain du déconfinement, quel visage le marché de l’immobilier hexagonal présente-t-il ? Quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire sur les Français ? Et en quoi un virus d’une contagiosité peu commune a-t-il rebattu les cartes de l’immobilier en France ?
À quoi le marché de l'immobilier ressemble-t-il, au surlendemain du déconfinement ? ©DR
Le prix immobilier atteint 3 601 €/m² dans l’ancien
Selon les données qu’a récoltées le baromètre LPI-SeLoger, en juin, le prix au m² en France se monte à 3 601 €, tous logements confondus (appartements, maisons). À titre de comparaison, en janvier dernier, devenir propriétaire d’un logement dans l’hexagone coûtait 3 414 €/m² en janvier dernier. La crise sanitaire n’aura donc pas empêché les prix des logements d’augmenter de 5,4 % en l’espace de six mois (3601 − 3414 / 3414 × 100 = 5,4).
Le prix du mètre carré dans l'ancien en France. ©DR
Des prix qui poursuivent leur ascension malgré la crise sanitaire !
Portés par un contexte pénurique (les zones qui étaient tendues avant le Covid le sont toujours) et un marché sur lequel les grosses transactions sont sur-représentées suite au départ des primo-accédants, le prix de l’immobilier ancien continue de progresser. Sur 1 an, il enregistre 5,1 % de hausse et 3,5 % sur trois mois. Telle une locomotive et ses wagons qui, lancés à pleine vitesse, mettraient du temps à s’arrêter, force est de constater qu’au global, le prix de l’immobilier hexagonal ne recule pas. Tout au plus sa progression devrait-elle ralentir au cours des prochains mois.
L'évolution du prix de l'immobilier ancien en France. ©DR
Acheter à Pessac coûte 14,9 % plus cher qu’en 2019 !
Selon le baromètre LPI-SeLoger, les prix ne reculent que dans 5 % des villes de plus de 100 000 habitants. En juin, le prix au m² à Pessac enregistre 14,9 % de hausse sur 1 an ! Les prix ont également explosé - en dépit du Covid - à Grasse (+ 13,8 % sur 1 an) et à Mulhouse (+ 13,6 %). Il est d'ailleurs intéressant de noter que le déplacement de la demande auquel on assiste actuellement n'est que la résultante des prix immobiliers stratosphériques des métropoles ainsi que d'une appétence grandissante des Français pour les maisons et les biens disposant d’un extérieur. Ce déplacement ne va pas manquer de contribuer à accentuer la pression sur les prix autour des grandes villes.
Le prix de l'immobilier ancien à Pessac explose ! ©DR
Des marges de négociation qui continuent de faire profil bas
Que les vendeurs de biens situés en zones tendues n'aient pas à baisser leurs prix affichés pour que la vente se fasse ou que les propriétaires en zones détendues préfèrent retirer leur logement du marché plutôt que de revoir son prix à la baisse, en France, les marges de négociation font du rase-mottes depuis de longs mois… De 3,8 % du prix de vente affiché en janvier, elles sont passées à 3,7 % en juin.
La marge de négociation sur le prix affiché d'un logement en France reste basse.. ©DR
Le nombre de compromis de vente signés accuse 62,1 % de baisse
Alors qu’en janvier dernier, le volume des transactions progressait de 6 % en rythme trimestriel glissant, en juin, le nombre de ventes immobilières recule de 62,1 %, plombé par la crise sanitaire et le gel de l’activité immobilière qui s’en est ensuivi… Un rattrapage post-Covid a tout de même eu lieu, entraînant un rebond technique. L’étude SeLoger montre d'ailleurs qu’en mai dernier, plus d’1 acheteur sur 3 avait repris son projet immobilier dès le déconfinement, alors qu’en avril, 1 acheteur sur deux projetait de le faire.
Le volume de transactions immobilières en France a considérablement baissé. ©DR
3 acheteurs sur 4 ont foi en leurs projets immobiliers !
S’ils sont réfractaires, force est de reconnaître que les Gaulois sont aussi d’un naturel confiant. Selon l’étude SeLoger de mai dernier, 75 % des Français se disent confiants dans l'aboutissement de leurs projets immobiliers dans les six prochains mois. À titre de comparaison, en mars-avril, c’étaient alors 7 Français sur 10 qui ne nourrissaient aucun doute quant à la réalisation leurs projets. Quant à l’opportunité d’acheter, 39 % des Français interrogés en mai pensent que c’est le bon moment de devenir propriétaires de leurs logements. Mais ils étaient 73 % à le penser en février dernier…
Les futurs acheteurs sont confiants. ©DR
1 futur acheteur sur 2 pense que les prix vont reculer
Alors qu'en février dernier, à peine 9 % des personnes ayant pris part à l’étude SeLoger anticipaient une baisse des prix immobiliers, en mars-avril, ce sont 55 % des futurs acheteurs qui se préparaient à une augmentation. Enfin, l’étude de mai indique que les candidats-acquéreurs ne sont désormais plus que 49 % à penser que les prix des logements seront revus à la baisse. Enfin, 30 % des sondés prévoient un statu quo et 21 % misent sur une hausse des tarifs. Du côté des vendeurs, la crise sanitaire ne devrait pas impacter les prix des logements. Alors qu’en avril, 52 % des propriétaires-vendeurs disaient redouter que les prix immobiliers ne reculent, ils ne sont désormais plus que 37 % à craindre un éventuel reflux des tarifs…
La proportion d'acheteurs qui pensent que les prix immobiliers vont baisser atteint 49 %. ©DR
Pour les vendeurs, un statu quo des prix immobiliers se profile
Pour 45 % des vendeurs interrogés, c’est vers une stabilisation des prix immobiliers que l’on pourrait s’acheminer dans les prochains mois. Alors qu’en avril dernier, en plein confinement, seuls 38 % d’entre eux pariaient sur un statu quo…
Les vendeurs pensent que les prix immobiliers vont se maintenir. ©DR
Un bon timing !
Comme l’écrivait Jules Jouy, « L'heure, c'est l'heure ; avant l'heure, c'est pas l'heure ; après l'heure, c'est plus l'heure ». L’étude SeLoger de mai dernier nous apprend, quant à elle, que si 37 % des Français pensent que c'est le bon moment pour vendre, 38% hésitent encore à se lancer et 25% estiment que le timing n'est pas idéal... Toutes choses étant égales, par ailleurs, en février dernier, 83 % des personnes interrogées auraient vendu leurs biens si elles avaient eu la possibilité de le faire.
Les propriétaires sont-ils prêts à vendre ou préfèrent-ils temporiser ? ©DR
Vendre, oui… Mais pour acheter derrière !
Ce sont les secundo-accédants, dont la présence sur le marché est sur-représentée, qui contribuent essentiellement à la hausse persistante du prix de l’immobilier. Selon l’étude SeLoger, ce sont ainsi 64 % des vendeurs qui mûrissent un projet d’achat immobilier en parallèle. À titre de comparaison, en février dernier, 82 % des futurs vendeurs projetaient d'acheter un nouveau logement dans la foulée.
Les secundo-accédants sont des acteurs essentiels du marché immobilier. ©DR
Acheter plutôt que louer…
Est-il préférable de payer, à perpét', des loyers qui augmenteront au fil des années ou de rembourser les mensualités d’un crédit immobilier ? En se basant sur la data des sites du groupe SeLoger, on constate que 67 % des recherches effectuées par les internautes ont pour finalité l’acquisition ou la vente d’un bien immobilier alors que 33 % visent à louer un logement.
Les internautes cherchent davantage à acheter qu'à louer. ©DR
Taux bas des crédits immobiliers… C'était trop beau pour durer ?
Les niveaux infinitésimaux auxquels sont descendus les taux de crédit immobilier ont permis à de nombreux Français de devenir propriétaires de leurs logements. D'autres ont même pu acheter plus grand sans que leurs mensualités augmentent ! Mais selon l'étude SeLoger de mai dernier, pour près d'un futur acquéreur sur quatre, ça ne peut pas durer… 73 % des candidats à l'achat immobilier pensent ainsi que les taux vont forcément remonter dans les prochains mois. Rien d'étonnant, donc, à que beaucoup de Français s'empressent d'acheter ! Alors que 61 % des sondés penchent pour une remontada progressive, 13 % misent sur un réajustement brutal et 19 % se préparent à une stabilisation des taux. Enfin, pour 7 % des personnes interrogées, les taux d'emprunt pourraient, au contraire, baisser.
Doit-on s'attendre à une remontée des taux d'emprunt ? ©DR
Il faut essayer de voir le bon côté des choses !
Bon, on ne va pas se le cacher, cette pandémie, on s'en serait bien passé ! Pour autant, en matière d'immobilier comme ailleurs, il est important de positiver et de s'efforcer de voir le positif en toute chose. Il ressort de notre enquête que 56 % des porteurs d'un projet immobilier d'achat pensent que la crise sanitaire pourrait avoir créé des opportunités dont il serait dommage de ne pas se saisir au vol. Bref, faites comme Jean-Claude Van Damme, soyez « aware » !
Doit-on s'attendre à une remontée des taux d'emprunt ? ©DR
L'immobilier, plus que jamais valeur refuge !
Un dicton dit que « quand le bâtiment va, tout va ». Force est de reconnaître qu'au sortir de la crise sanitaire, l'immobilier semble solide ! Car alors que la Bourse a dévissé et que des emplois ont été détruits, voilà que les prix des logements continuent d'augmenter, envers et contre tout, serait-on presque tenté de dire… Vous ne tomberez donc pas de l'armoire en apprenant qu'une large majorité (82 %) des investisseurs que nous avons interrogés en mai dernier considèrent l'immobilier comme un placement privilégié. Et c'est un véritable camouflet qu'essuie la Bourse qui ne séduit que 7 % des sondés ou encore les SCPI qui ne trouvent grâce qu'auprès de 6 % des investisseurs interrogés.
L'immobilier est plébiscité par les Français. ©DR
Un marché immobilier dans l'expectative !
« Après un arrêt brutal inédit, un fort rebond technique depuis le déconfinement, les interrogations sont nombreuses et croissantes sur les prix, l'offre et la demande, les taux... Personne n'a de boule de cristal quant à ce qui se passera mais un indicateur fondamental persiste : la confiance des acquéreurs et des vendeurs. Et une certitude, pas de règle générale, compte tenu de la diversité des territoires. Les Français expriment avec force leur envie d'espace, de verdure, d'un habitat plutôt que d'un logement. Peut-être une opportunité pour un réaménagement (long-terme) de nos territoires et d'une vision différente de nos villes ».
Bertrand Gstalder, Président du Groupe SeLoger
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