Crédits immobiliers : emprunter va devenir plus facile
Crédits immobiliers : emprunter va devenir plus facile
A partir du 1er janvier, la durée d’un emprunt pourra aller jusqu’à 27 ans. Le taux d’endettement est porté à 35 %.
Lors de sa séance du 17 décembre, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), autorité chargée de la surveillance du système financier, présidé par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a quelque peu assoupli ses recommandations aux banques sur la distribution de crédits immobiliers.
Il y a presque un an, jour pour jour, le 20 décembre 2019, le HCSF leur demandait d’être prudentes, de ne pas laisser les mensualités d’un même emprunteur, tous crédits confondus, dépasser 33 % de ses revenus ni de lui prêter sur plus de 25 ans, et leur accordait une souplesse au-delà de ces critères pour seulement 15 % des dossiers. Mais, sous la pression de nombreux professionnels de l’immobilier, sur l’insistance de la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, et de Bruno Le Maire lui-même, soucieux de ne pas entraver le marché, le HCSF lâche du lest un an plus tard.
Il autorise, à partir du 1er janvier, un taux d’endettement de 35 %, une durée de crédit jusqu’à 27 ans pour l’achat d’un logement neuf ou ancien avec travaux, et une souplesse au-delà de ces bornes pour jusqu’à 20 % des dossiers.
« Une bonne surprise »
La Fédération française de l’immobilier (Fnaim), la Fédération française du bâtiment ou encore l’Association des professionnels des intermédiaires en crédits, ont salué la nouvelle : « C’est une bonne surprise qui va permettre de financer beaucoup plus de projets, car les taux de refus étaient, en un an, passés de 5 % à 17 % », se réjouit Sandrine Allonier, porte-parole du courtier en prêts Vousfinancer.
L’Observatoire Crédit Logement CSA confirme, en effet, que le nombre de crédits accordés a, entre décembre 2019 et novembre 2020, diminué de 17,2 %, comparé aux douze mois précédents, et leur montant moyen, de 15 %. Le promoteur Nexity affichait, lui, un taux de refus à ses acquéreurs de 40 % !
Ainsi, passer de 33 % à 35 % d’endettement permet à un couple percevant 3 000 euros par mois de revenus d’augmenter sa mensualité de 60 euros, à 1 050 euros au lieu de 990 euros, donc d’emprunter, sur 25 ans, au taux de 1,5 %, 15 000 euros de plus. L’allongement de la durée du prêt de deux ans, à 27 ans, relève, à lui seul, la capacité d’emprunt de 16 740 euros.
Prudence
La souplesse de 15 % a, ces douze derniers mois, été allègrement contournée par les prêteurs, puisque ce sont plutôt 27 % à 29 % des dossiers qui outrepassaient les critères, notamment chez les banques mutualistes, BPCE, Crédit mutuel, Crédit agricole, plus proches du terrain et soucieuses de ménager leurs fidèles clients. Le seuil de 20 % sera-t-il mieux respecté ? Le HCSF fronce déjà les sourcils et menace, en cas de dérive, de transformer ses recommandations en critères obligatoires assortis de sanctions.
Les banques françaises restent prudentes dans l’octroi de crédits, exigent au moins 10 % d’apport personnel, sont attentives à la stabilité professionnelle de l’emprunteur et portent une attention particulière à son secteur d’activité : le tourisme, l’aéronautique, la culture ou l’événementiel ne sont, en ces temps de pandémie, pas les mieux vus.
Elles scrutent aussi la nature du bien financé, demandant souvent à joindre des photos au dossier de crédit : « Un couple d’emprunteurs s’est vu refuser son prêt pour l’achat d’un pavillon, puis accepter pour celui d’un appartement en centre-ville », raconte Mme Allonier. Le taux d’impayés des crédits immobiliers reste, lui, faible, à 1,2 %, à peine plus que le 1 % de 2019.
LE MONDE - Par Isabelle Rey-Lefebvre - Publié le 18 décembre 2020
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