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Pilier de la rénovation des bâtiments, le diagnostic de performance énergétique pris en défaut


Publié le 30 mai 2022

Créé en 2006, réformé en juillet 2021, le diagnostic de performance énergétique (DPE) des bâtiments, avec sa notation de A, pour très économe en énergie, à G, pour passoire thermique, est gravement mis en cause par un test grandeur nature de l’Institut national de la consommation (INC), paru dans le numéro de juin du magazine 60 millions de consommateurs. Le principe est simple : faire appel à quatre propriétaires de maison qui recourent, chacun, à cinq diagnostiqueurs, puis comparer les résultats, sous le contrôle d’un expert. « Après deux ans de concertations qui ont abouti à la réforme de 2021 censée fiabiliser le DPE, nous nous attendions à des progrès par rapport à notre précédente enquête de 2018, il n’en est rien », résument Fanny Guibert, journaliste, et Virginie Potiron, juriste, autrices de l’article. Quant au prix des diagnostics, ils sont très variables, de 110 à 319 euros pour un même pavillon en région parisienne, le plus cher n’étant, en outre, pas le meilleur.

Une même maison d’avant 1948, dans la région de Bordeaux, est classée B par un diagnostiqueur, C par deux autres et D par les deux derniers, l’expert adjugeant, in fine, la note D. La très bonne note, B, a été attribuée par un professionnel qui s’est trompé sur les performances de la pompe à chaleur.

 

La note d’une maison de Corbeil-Essonnes, construite en 1993, récemment rénovée et équipée d’une pompe à chaleur, valse, elle, de C à E, tandis que l’expert la classe en D. D’importantes erreurs sur la superficie, qui varie de 94 à 120 mètres carrés selon les comptes rendus, des oublis de cloisons, de Velux, de radiateurs dans la salle de bains et des dates de construction erronées expliquent la grande divergence de résultats.

« Problème de formation des diagnostiqueurs »

« Il nous semble qu’il y a un problème de formation des diagnostiqueursla plupart ayant reçu leur agrément avant la réforme de 2021 et n’ayant peut-être pas bien intégré le nouveau mode de calcul, analyse Fanny Guibert. Il leur faut aussi consacrer du temps à chaque logement, entre une heure trente et deux heures, et aller dans toutes les pièces, même encombrées, à la cave, au grenier… » « Les propriétaires, eux, ont tout intérêt, avant la visite, à réunir plans et factures de travaux et à vérifier les données prises en compte dans le DPE », conseille Virginie Potiron.

 

L’Union fédérale des consommateurs, UFC-Que choisir, faisait, dans son numéro de janvier, le même constat, citant le cas d’un propriétaire de chalet ayant entrepris d’importants travaux d’isolation, avec pose de laine de verre de 50 centimètres d’épaisseur dans les combles, de portes d’entrée étanches, de doubles-vitrages, d’une chaudière à haut rendement, d’une ventilation double flux, pour voir passer le bâtiment de la note D… à la note G. La consommation théorique est fixée, par le diagnostiqueur, à 3 550 litres de fuel, et s’est avérée, à l’usage, très surestimée puisque 2 000 litres suffisent, mais la nouvelle méthode de calcul exclut de se référer aux vraies consommations.

Certains entrepreneurs, spécialistes de la rénovation, ne cachent pas qu’ils ne tiennent d’ailleurs aucun compte d’un DPE : « Il ne permet pas d’anticiper la consommation future et encore moins d’établir une liste de travaux à réaliser », argumente Camille Julien, technicienne chez Dorémi.

L’écart de prix se creuse entre les logements performants et les autres, jusqu’à 13 % pour un même appartement

Le DPE est devenu le pilier de toute la politique de rénovation énergétique des bâtiments, et sa grave défaillance est désormais lourde de conséquences, avec des enjeux juridiques sur la vente et la location de logements. Ainsi, à compter du 25 août, les passoires thermiques notées F et G, soit entre 4,8 millions de logements (selon les chiffres ministériels) et 7 millions (selon l’association négaWatt), verront leur loyer gelé ; dès le 1er septembre, leur vente devra être accompagnée d’un audit énergétique ; à compter du 1er janvier 2023, les 90 000 logements très mal classés, au-delà de la note G, ne pourront plus être proposés à la location ; ceux classés G seront dans le même cas dès le 1er janvier 2025 ; ceux classés F, le 1er janvier 2028 ; et les E au 1er janvier 2034.

 

La note de DPE a donc un poids croissant sur le marché immobilier. Le site Seloger constate, en 2021, un bond de 7,7 % des mises en vente de logements classés F et G, et jusqu’à 34 % à Paris. L’écart de prix se creuse entre les logements performants et les autres, jusqu’à 13 % pour un même appartement, selon qu’il est classé A/B ou F/G. « 92 % des acquéreurs ont d’ailleurs bien l’intention d’en faire un argument de négociation du prix », précise Seloger. Le site d’annonces Bien’ici constate, lui aussi, que les ventes de passoires thermiques ont doublé en un an.

 

LE MONDE - Isabelle Rey-Lefebvre - Publié le 26 Mai 2022

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